Boussac autrefois
Il reste, éparpillés dans la campagne, des vestiges de la vie d'autrefois. La région est occupée dès le néolithique avec, comme signaux visibles, les dolmens.
Le site gallo - romain est une zone à l'état brut, la première occupée pour le travail de la terre. Ce paysage, sur la carte IGN, correspond aux Faydunes. Chaque paysan de l'époque recevait une parcelle de terre qu'il clôturait (voir les traces sur la carte) et travaillait. Dans la vallée au-dessous, lors de travaux d'étude hydrologique, un forage de 5 m a mis au jour des restes d'habitations.
Faydunes : Du bas latin faididus. C'est le nom donné au Moyen-Age aux proscrits, aux bannis (généralement pour raison d'hérésie religieuse). En occitan, faidir, bannir, exiler, déshériter ; vient du francique faida, fida + ire. A l'époque chrétienne, les dolmens sont considérés comme des monuments maléfiques, diaboliques, symbolisant les rites païens. (Raymond Guibert)
Le site est typique : pelouses sèches résultant d'une époque où l'homme a défriché, déforesté, épierré ;
les graminées, le buis, les genêts, les clapas, d'anciennes traces de construction, paysage qui témoigne d'une occupation au néolithique.
Les dolmens
Ce sont des tombes collectives construites entre la fin du Ve millénaire av. J.C. et la fin du IIIe millénaire av. J.C. Les défunts étaient déposés au fur et à mesure des décès. Cela traduit la volonté de regrouper dans un lieu unique les membres d'une même communauté. Elles sont composées d'une chambre sépulcrale en dalles calcaire : les montants latéraux (orthostates), le chevet au fond, la couverture (table), le tout protégé par un tas de pierres appelé tumulus.
Ci-dessous, le très beau dolmen de Boussac Ouest, avec son grand tumulus de 12 m. Doc dolmen Boussac Ouest
Les caselles
Une caselle est un abri provisoire pour le berger et son chien. Elle est construite avec les matériaux trouvés sur place après épierrement. Ici, elle est de forme ronde, mais il en existe dans la région des quadrangulaires, ou avec plusieurs alvéoles. La toiture la plus courante est à encorbellement, chaque pierre plate se décalant d'un tiers par rapport à la précédente ; au sommet, plusieurs dalles posées à plat forme "la clé" donc l'étanchéité.
Les caselles datent de la deuxième moitié du XVIIIe et du XIXe siècle. Leur nom vient du terme occitan "casela", petite case. Elles sont parfois nichées dans un clapas ("tas de pierres") ou dans des haies.
On retrouve cette caselle dans le livre "Caselles et pierres sèches" de André Fages aux éditions "Los Adralhans" paru en 2000.
Entre bois et champs, celle-ci est toute ronde : On trouve de nombreux vestiges :
Les bergeries ou jasses
On découvre, cachées dans les bois, d'anciennes jasses. C'étaient de petits bâtiments qui permettaient au berger de rentrer son troupeau en cas de mauvais temps.
Maison des vignes
Seule rescapée, cette ancienne maison des vignes témoigne du temps où chacun avait sa vigne ; à coté se trouvait une citerne qui permettait d'avoir une réserve d'eau pour procéder au sulfatage sans retourner à la ferme.
Pour la petite histoire, celle-ci est entourée par les 4 symboles du causse : le chêne, le buis, le genévrier et le thym ! Toujours dans le domaine des vignes, un escalier de pierres fichées dans le mur descendait dans le vignoble au-dessous :
Quelques détails de construction
En regardant bien, on peut voir l'évolution des constructions d'autrefois. Une maison était bâtie. Selon les besoins, on rajoutait une pièce, on surélevait, sans lier les pierres. Quelques fenêtres avec arc de décharge existe encore.
Un linteau est orné de deux croix gravées, pierre de récupération sans doute !
Sous les fenêtres, on voit parfois cette forme de pierre : c'est l'écoulement de l'évier de pierre ! Pas d'assainissement coûteux à l'époque ....